Fernand Durepos

J’ai reçu hier trois ouvrages de poésie de Fernand Durepos que j’avais commandé il y a quelques semaines après avoir lu un poème recopié de lui quelque part. J’ai commencé à lire « Les abattoirs de la grâce » et je suis émue. Les images sont si puissantes dans certains textes, que je devais arrêter de lire afin de pouvoir rêvasser sur les symboles et les représentations que les mots éveillaient en moi. Des trucs comme : « Tout réapprendre du maniement des larmes » que je trouve lourds de sens.

Durepos me fait un peu penser à Pablo Neruda qui réussi toujours a m’ébranler avec ses métaphores percutantes. Enfin, on découvre dans ce livre des poèmes qui laissent à réfléchir et dont on comprend la signification qu’après plusieurs lectures. Un vrai bonheur.

Je crois que ces trois ouvrages vont me suivre longtemps. Je les déguste petit à petit.

UNE FENÊTRE SUR LA DÉSOLATION


de sa maison
sous mes paupières
il lui arrive de vouloir
savoir la vie
qu'il fait

j'ouvre les yeux
sur la laideur toujours là
malade de tant la manquer

elle laisse tomber

aujourd'hui encore il fait mort

dehors est d'une violence
qui ne se soigne plus
LES GRANDS BRÛLÉS S'ÉTREIGNENT AUSSI


vrilles de flammes
nous danser de source
jusqu'à la suie

roussir
liés l'un dans l'autre
sous nos lanières de lave
LE VOISINAGE DU VIDE


n'avoir eu
pour seul jouet
que le néant des autres

se le rappeler
faisant maison nette de tout

laisser entre nous
chaque montée de calme
se suffire à elle-même

et nous amuser d'un rien

Leave a Reply