- Mignonne, allons voir si la rose
- Qui ce matin avait déclose
- Sa robe de pourpre au soleil,
- A point perdu cette vesprée,
- Les plis de sa robe pourprée,
- Et son teint au vôtre pareil.
- Las ! voyez comme en peu d’espace,
- Mignonne, elle a dessus la place
- Las, las ses beautés laissé choir
- Ô vraiment marâtre Nature,
- Puis qu’une telle fleur ne dure
- Que du matin jusques au soir !
- Donc, si vous me croyez, mignonne,
- Tandis que votre âge fleuronne
- En sa plus verte nouveauté,
- Cueillez, cueillez votre jeunesse :
- Comme à cette fleur la vieillesse
- Fera ternir votre beauté.
– Ronsard
(La même rose photographiée à 1 semaine d’interval)